Convivialité et « manger sain » au marché solidaire

Publié le 1 septembre 2010
Ce point de distribution inter partenarial de produits frais associé à un travail éducatif répond à des besoins des usagers en termes d'aide alimentaire, crée des opportunités permettant aux associations de travailler ensemble, favorise l'approvisionnement en produits frais du territoire et contribue à l'éducation nutritionnelle de la population.

Elements clés

Contexte

En 2009, une phase d’ingénierie a permis de conduire une réflexion autour de l’aide alimentaire en partenariat avec plusieurs institutions (notamment la CAF des Bouches du Rhône) et les associations caritatives du territoire. Cette démarche a pu bénéficier d’un appui supplémentaire dans la conduite de ce projet par l’intermédiaire de l’association Voisins et Citoyens en Méditerranée (VCM) grâce à un conventionnement entre ce dernier et la CAF, partenaires qui restent engagés dans la mise en œuvre opérationnelle d’un projet de distribution de produits frais.

Un état des lieux a été dressé :

  • 75 % des 800 ménages bénéficiaires d’une aide alimentaire sont issus des ZUS
  • En ce qui concerne les besoins des usagers, le manque de produits frais, la  question du choix des produits ainsi qu’une amélioration des modalités de distributions sont 3 points forts ; ce besoin a été repéré grâce à une enquête réalisée auprès des ménages bénéficiant d’une aide alimentaire auprès des associations caritatives.
  • En ce qui concerne les besoins des associations, chacune d’entre elles précise qu’il leur était difficile de porter un développement de la distribution faute de moyens (bénévoles, locaux) et qu’il convenait de repenser l’aide alimentaire apportée, en rendant plus digne la distribution ainsi qu’en y joignant un travail éducatif et de lien social.
  • En ce qui concerne la collecte, la Banque Alimentaire des Bouches du Rhône a précisé qu’un accord national entre Carrefour Solidarité et leur association a comme incidence immédiate l’augmentation des produits récoltés pour la redistribution.

Description


Présentation de l'action



La préparation et l’installation du marché


Les denrées sont récupérées le lundi matin auprès des grandes surfaces de la ville par un véhicule réfrigéré du CCAS (agent CCAS et/ou un bénévole). Depuis 2014 la Ville a mis à disposition un local permettant d’améliorer la vie de ce projet.

L’accueil du public et le lien social


L’accueil se déroule librement de 13h30 à 16h30.

Un travailleur social et des bénévoles sont disponibles pour accueillir les ménages de manière chaleureuse et conviviale autour d’une boisson ou d’un café et partager des gâteaux « maison » faits par les usagers.

Le travailleur social accompagne les discussions autour de thèmes tels que la scolarisation des enfants, l’école et les relations avec les enseignants, les vacances et les activités autour des enfants… Cette organisation de l’accueil a permis que les ménages fassent connaissance entre eux, qu’ils s’échangent des recettes, qu’ils se motivent mutuellement pour participer à des ateliers collectifs (ateliers cuisine, arts plastiques.)

Cette modalité d’accueil permet également aux professionnels et bénévoles d’être dans une autre forme de rencontre avec l’autre (sortir du face à face dans un bureau, sortir de la dynamique de la distribution de produits alimentaires)

L’orientation des ménages


Les ménages sont orientés par les associations caritatives partenaires et par les services sociaux de la CAF, du CD 13 et du CCAS. Leur intégration (pour 4 mois renouvelable 1 fois) au marché solidaire est étudiée par une commission selon un projet : reprise du paiement d’un loyer, paiements de factures, équilibre alimentaire lié à un problème de santé... Les économies ainsi réalisées sur le poste alimentaire permettent une aide dans la gestion du budget.

Les produits mis à disposition


Ce sont des fruits et légumes, des produits laitiers (beurre, fromage, lait), de la viande ou des plats cuisinés. La quantité de produits disponibles par ménages est déterminée par le nombre de part (calculé selon la composition familiale) et par les quantités de produits récoltés le matin. Le panier moyen est de 25 kg environ, constitué à 70% de fruits et légumes.

Les ateliers collectifs


Ils ont été repensés depuis 2013 et se déroulent sur place le lundi après-midi. Ils peuvent prendre un axe éducatif ou tout simplement de loisirs et de créativité (budget, économie d’énergie, fabrication de sachet de lavande, objets à base de matériaux de récupération...)


Moyens humains


  • 0.30 ETP travailleur social (marché et ateliers)
  • 0.20 ETP agent social
  • 0.02 ETP direction et responsable
  • 0.10 ETP secrétaire Qui donne un total de 29 500 euros

  • 1.6 ETP bénévoles : valorisation à 60 000 euros
  • 0.02 ETP TS CAF et CD13 : valorisé à 5000 euros

Coût total de l'opération


Le budget total (hors valorisation bénévoles et mise à disposition d’agent CAF et CD13) est de 31 000 euros

Partenaires opérationnels


  • Caisse d’allocations Familiales des Bouches du Rhône
  • Conseil départemental 13 et sa Maison de la Solidarité
  • Secours Catholique
  • Entraide Protestante
  • Croix-Rouge
  • Secours Populaire
  • Banque Alimentaire des Bouches du Rhône

Ils financent l'action



Fonctionnement


  • Contrat de Ville (métropole) : 5000 euros
  • Caisse d’Allocations Familiales des Bouches du Rhône : 3000 euros

Investissement


Ponctuellement la CAF ou Malakoff Médéric

Bilan

Points positifs :

  • Dynamique de travail partenarial associations / institutions
  • Soutien des associations dans leur engagement au service d’un projet coordonné
  • Ce projet permet le travailler ensemble, fédère les actions des bénévoles et leur permet d’intervenir autrement auprès des usagers
  • Pour les usagers, il permet la mise à disposition de produits frais et favorise ainsi une qualité alimentaire
  • Il favorise le lien social tout en restaurant la dignité des usagers (on sort d’une logique distributive pure)
  • Il permet la participation des usagers : réunions régulières avec eux, participation à la restauration et l’entretien du local, aide au déchargement et rangement des marchandises….

Points négatifs/difficultés :

  • Participation des usagers difficile à mobiliser
  • Mobilisation du travailleur social sur la journée (au lieu de l’après-midi seulement auparavant) afin de réguler la dynamique des bénévoles et des usagers « travaillant » ensemble
  • Au début, inscription au marché pour 3 mois. Passage à 4 mois pour permettre une meilleure création du lien entre les usagers favoriser le lien
  • En ce qui concerne les ateliers collectifs : au début seul l’animateur et un bénévole animaient l’atelier ; le besoin de la présence d’un travailleur social s’est fait ressentir par rapport à la gestion du groupe

Observations

Ce projet a été initié à partir d’un constat de territoire. La démarche de construction s’est voulue interpartenariale autant que sa réalisation et sa mise en œuvre.

L’engagement des associations caritatives est en baisse (du fait de leur difficulté interne à mobiliser des bénévoles). Leur capacité à travailler ensemble, au service d’un projet coordonné, reste en revanche solide, au-delà de leur philosophie respective. Ce projet ne vient pas en concurrence de leurs actions mais est complémentaire à ce qu’ils font régulièrement.

La coordination par le CCAS permet de fédérer leur action.

Pour les usagers, le marché permet la mise à disposition (et non plus la distribution) de produits frais qu’ils avaient « oubliés ». Ils apprécient la façon dont se déroule l’après midi, et soulignent toujours la qualité de l’accueil. Photo : Wikimedia Commons / Michel-georges bernard

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