Aide aux aidants familiaux

Publié le 1 janvier 2000

Elements clés

Contexte

Depuis 1965, la ville de Saint Martin d’Hères (35 900 habitants) est soucieuse de la prise en charge des personnes âgées à domicile (service d’aide à domicile, 3 foyers-restaurants, service de développement de la vie sociale des retraités et personnes âgées, centre de jour, portage des repas, soins infimiers à domicile, service de coordination gérontologique composé d’un médecin gériatre, d’une psychologue gérontologue et d’une équipe sociale spécifique de soutien à domicile).

L’ensemble de ces services exerce ses activités dans un objectif commun de soutien en direction des personnes âgées en perte d’autonomie à domicile. Il a permis de formaliser un dispositif d’aide aux aidants selon deux axes : - un axe de prise en charge individuelle sous la forme d’entretiens réguliers avec les familles ou les proches de la personne, - un autre axe de dimension collective sous forme « d’ateliers des aidants ». Les aidants martinérois sont repérés par les différents services de soutien à domicile, les réseaux médicaux et sociaux de la ville et les réseaux extérieurs avec lesquels l’ensemble des services gérontologiques est en lien.

 

Par ailleurs, dans le cadre de la politique familiale menée sur la commune et du dispositif d’aide sociale, les intervenants recueillent une expression d’adultes assumant l’accompagnement d’un parent âgé. Ces adultes sont d’autant plus démunis qu’ils sont eux-mêmes souvent fragilisés.

Les réseaux familiaux sont toujours présents à l’échelle de notre commune - population d’origine immigrée notamment - mais il a été très nettement observé un épuisement des aidants et leur désarroi par rapport à la prise en charge d’un parent.

Description


Présentation de l'action


Le service de coordination gérontologique du CCAS de Saint Martin d’Hères, est composé d’une équipe pluridisciplinaire engagée dans le soutien aux personnes âgées à domicile. Il exerce une action ciblée auprès des aidants familiaux depuis juin 2009. Les familles sont souvent les pivots du maintien à domicile de leurs proches. Il y a lieu de reconnaître et soutenir cette réalité, quand on sait que quatre personnes âgées sur cinq sont à la charge de leurs proches et qu’elles ne bénéficient de l'aide de professionnels que dans un cas sur deux.

L’objectif de ces ateliers d’aidants est de permettre aux personnes concernées de bénéficier le temps d’un groupe, d’un espace d’échanges, d’informations et de réflexions autour d’une problématique commune.

Des professionnels interviennent pour apporter un éclairage aux questions des aidants et pour les accompagner dans la prise en charge du proche aidé.  Ainsi, ils aident à la compréhension de différents comportements, permettent aux aidants de bénéficier d’un soutien moral et de rompre avec la solitude.

Des réunions se déroulent de façon mensuelles et s’appuient sur un thème souhaité par les participants, directement en rapport avec leurs besoins (ex : l’entrée en établissement, les techniques de manipulation, les aides techniques, financières…).

Pendant ces rencontres afin de faciliter la participation des aidants aux ateliers, un espace d’accueil est organisé pour les personnes aidées. Ce temps est animé par un professionnel du centre de jour et s’articule autour d’activités thérapeutiques.

La réunion se clôture par un temps de convivialité réunissant aidants, aidés et professionnels. La participation est gratuite.


Moyens


3 groupes de professionnels interviennent sur le projet : - 1 groupe « chef de projet » composé de la direction générale du CCAS, - 1 groupe de préparation composé d’un chef de service, une psychologue clinicienne, un médecin gériatre, deux assistantes sociales et d’une CESF, une infirmière et d’un pôle secrétariat. - 1groupe « temps d’accueil personnes âgées » : IDE, aide soignante, auxiliaire de vie... Budget annuel : 33 033,55 euros (dont 31 711,22 euros de frais de personnel)

Partenaires opérationnels


Conseil Général, Maisons de quartier, Centre Pluridisciplinaire De Gérontologie, IUT carrières sociales, CRAM, Centre Prévention des Alpes, MSA.

Ils financent l'action


CNSA : 13 000 euros, GRSP : 4 000 euros, Conseil général de l’Isère : 7 200 euros, Commune de Saint Martin d’Hères : 8 833,55 euros.

Bilan

Points positifs : 80 personnes ont participé à ce dispositif.

Le public ciblé a répondu en nombre au questionnaire et sont venus aux séances d'information. Les personnes aidées ont été accueillies par un soignant durant les temps d’ateliers. Les aidants bénéficiaires pouvaient habiter hors de la commune. 

 

Point à améliorer :

Mieux adapter les horaires des groupes d'échanges aux publics ciblés mais diversifiés.

Observations

Il s'agit en fait de la poursuite du projet sous une autre forme. En effet, il ressort des groupes d'échange et d'information avec les aidants un épuisement important quant au quotidien qu'ils assument. Ainsi, il apparaît difficile pour eux d’exprimer leur souffrance psychique et leur vécu tant qu'un répit concret ne leur est pas accordé. Sans ce répit, les aidants sont plongés dans les difficultés "sans bouffée d'air" qui permettrait ne serait-ce que de remettre un peu de distance entre leurs propres besoins (vie personnelle, vie sociale...) et la personne aidée.

Les aidants se sont exprimés assez facilement sur les bienfaits des échanges aidants/aidants et professionnels/aidants tout en ayant toujours un mal-être persistant du fait des situations tellement variées et d'un besoin de répit important. Certains aidants ont pu re-solliciter en individuel les professionnels de l'équipe pour orienter leur accompagnement du projet de vie de la personne aidée.

Les aidants ont appris à rencontrer des personnes se trouvant dans les mêmes conditions qu'eux, ont échangé leur témoignage, ce qui a pour effet, malgré les doutes, de les rassurer dans leurs démarches face à la personne aidée. Ils ont aussi été sensibles aux présentations des exposés thématiques.

Photo : Wikimedia Commons / GAllegre

Abonnez-vous à notre newsletter

et restez informés des dernières actualités